o Une réforme de l’allocation parentale d’éducation s’impose. L’APE ne touche que les femmes, elle les prive souvent définitivement de tout emploi et donc de toute autonomie, accentue les inégalités, renforce la division ancestrale des rôles. Sa durée (3 ans) doit absolument être réduite, et une partie partagée avec le père, comme c’est le cas en Suède. Le retour à l’emploi doit être assuré.
o La mise en place immédiate d’un nombre important de crèches collectives ou familiales est plus qu’urgente pour éviter ce repli des femmes : il ne suffit plus de faire des promesses !
Les parents ont, dans un sondage récent, plébiscité, la " crèche collective ", et cependant seuls 9% des enfants y ont accès (53% sont gardés par leur mère). La soi-disant liberté de choix des parents n’existe que rarement, par manque de structures, pour des questions d’horaires de travail, ou pour des questions financières. D’où le développement des modes de garde individuels. La formation, les salaires, la promotion, et la mixité (!) de ces métiers doivent faire l’objet de mesures énergiques.
En outre, le dispositif actuel des prestations de garde est très inégalitaire : les allocations pour la garde à domicile favorisent les familles aisées, et les assistantes maternelles sont le seul recours pour beaucoup. Ces prestations pour les différents modes de garde doivent être corrigées dans un sens plus égalitaire et l’essentiel doit aller aux crèches collectives.
o La famille, c’est encore le lieu de prédilection des violences. Le gouvernement promet de s’y attaquer, mais se contenter de lancer une enquête serait repousser des mesures immédiates.
o Enfin, le partage des tâches et des responsabilités, l’image de la femme, les préjugés sur les rôles, devraient sérieusement bouger : la France est en retard sur des pays comme la Suisse ou la Belgique qui lancent de vraies campagnes d’opinion sur ces questions.
La parité dont le gouvernement a institué le principe dans le domaine politique ne se réalisera vraiment que si ces réformes-là sont assurées.
L’an 2000 s’est ouvert par une importante manifestation pour les droits des femmes, le 15 janvier. Toute l’année est scandée à travers la France, comme sur toute la planète, par des initiatives liées à la Marche mondiale des femmes contre les violences et la précarité. Oui, les femmes attendent des transformations réelles de leurs conditions d’existence, non des promesses.