Le Collectif rappelle que le député PS de Mulhouse, Jean Marie Bockel, s’était déjà distingué en réclamant qu’on supprime les allocations familiales aux parents de ces enfants que l’on étiquette " pré-délinquants ", ou " sauvageons ". Mulhouse a trouvé mieux encore comme punition : mettre la mère en prison.
Questions : 1) Où est le père, ou plutôt les pères ? est-ce que la justice les recherche ? Cette question de l’absence des pères, comme toujours, est traitée comme un fait accompli, contre lequel on ne peut rien. Une chose naturelle… La mère, c’est différent : elle est là, elle. Seule, défaite. Avec sa misère cachée. Donc c’est elle la fautive.
2) Ce n’est pas la prison qui arrangera la relation familiale. Alors, fait-on ça pour l’exemple ? Pour que les autres mères seules vivent non seulement dans la misère mais dans la peur ? Pour signifier l’incapacité de ces 1 million 20 000 familles monoparentales, en charge de ces 2 millions d’enfants nés de mères seules et de pères évaporés… Il faut un bouc émissaire. Et ce sont toujours les plus petits qui sont désignés !
La société se donne bonne conscience en dictant la bonne conduite à ces parents fragiles. Mais la violence des enfants, aujourd’hui abondamment médiatisée, est leur réponse évidente, à la violence que la société leur fait subir, à eux comme à leurs parents voués au chômage, à la dérive. Une réponse à leur mise à l’écart, à l’absence de regards fraternels, humains, respectueux. Une réponse à la honte qu’on leur inflige.