Collectif national pour les droits des femmes

Autonomie emploi précarité

TOUTES CONCERNÉES

jeudi 19 mars 2009 par Suzy

Le gouvernement se sert de la crise pour aller de front contre les intérêts des salariéEs : argent public pour les banques, facilité de crédits aux entreprises, mais récession organisée pour l’emploi, les salaires, l’accès aux soins, les retraites, les conditions de travail, et répression à l’encontre des syndicalistes et de celles et ceux qui refusent les
coups portés.
Nous sommes toutes et tous concernéEs. C’est le droit même à l’emploi des femmes qui est menacé.

LOIN DE L’EGALITE

Rappelons nous :
Fin 2007, conférence-bidon du gouvernement sur « l’égalité salariale et professionnelle » ; Sarkozy proclame : l’égalité femmes/hommes sera atteinte « une fois pour toutes » en 2009…
Janvier 2009 : les chiffres restent les mêmes : les femmes représentent
✏ 80% des salariés payés en dessous du Smic
✏ 54% des chômeurs inscrits à l’ANPE
✏ 83% des temps partiels, la plupart du temps imposés
✏ 57% des chômeurs non indemnisés
✏ 83% des retraités vivant avec une pension inférieure au minimum vieillesse

AGGRAVATION DE LA SITUATION DES FEMMES SUR LE MARCHE DE L’EMPLOI
Aggravation liée à la situation générale :
✏ recul généralisé sur le terrain de l’emploi, aggravation du chômage et de la précarité,
✏ licenciements dans le privé : DMC, Arcelor metal, Lafarge etc.. .chômage partiel dans l’automobile,
comme à Peugeot,
✏ suppression massive de postes dans tous les secteurs du public : Education Nationale, Hôpitaux,
Services administratifs rattachés aux ministères, dans le cadre de la révision générale des
politiques publiques,
✏ tous secteurs à forte majorité féminine.
✏ privatisation comme à la Poste : des profi ts pour les patrons et moins d’emplois !

Aggravation spécifique :
Les femmes les plus vulnérables sur le marché du travail sont poussées vers les secteurs précaires, non qualifiés, à temps partiel : commerce, nettoyage, services à la personne..

Aggravation renforcée par des mesures comme le Revenu de Solidarité Active (RSA)
Le RSA remplace le RMI et l’API (allocation pour parent isolé) ; il doit s’accompagner d’une recherche d’emploi. Il y a là une contrainte nouvelle pour les ressortissants de l’API -dont 98% sont des femmes, la plupart du temps très jeunes- qui pouvaient auparavant bénéficier de l’allocation sans conditions. Compte tenu de la difficulté à trouver une structure d’accueil pour les enfants en bas âge et de son coût, cette obligation risque d’écarter des femmes en situation de détresse du RSA…et de toute aide.
Pour bénéficier du RSA, il faut se soumettre sans pouvoir vraiment choisir à “ l’offre raisonnable d’emploi ” au risque de sanctions fi- nancières.
Le RSA institue aussi une allocation complémentaire au salaire, payée sur fonds publics pour les salariéEs à temps partiel dont le salaire n’atteint pas le seuil de pauvreté (883 euros). Cela ne peut qu’encourager les entreprises à multiplier les petits boulots à temps partiel et à s’éloigner encore un peu plus de la création d’emplois à temps plein, ce qui pèsera sur tous les salaires.
Il n’est pas inclus dans le calcul de la retraite et pénalisera donc les salariéEs à long terme…

Le RSA est une fabrique de précarité, en particulier pour les femmes.
Nous ne voulons pas de petits boulots, de contrats de précarité. Nous disons : un emploi stable pour toutes et tous, le retour au temps plein pour toutes celles qui le demandent, des formations qualifiantes, la reconnaissance des qualifications existantes, l’égalité au travail. Non aux discriminations à l’égard de toutes les femmes, françaises ou
immigrées !
Nous revendiquons des salaires et des minima sociaux qui permettent de vivre dignement.
Nous refusons les atteintes à notre vie par le biais des horaires flexibles et du travail le dimanche.

UN REEL DROIT AU TRAVAIL DES FEMMES PASSE PAR UN SERVICE PUBLIC DE LA PETITE ENFANCE

Le constat est accablant
✏ 2,4 millions d’enfants de moins de 3 ans ou le casse-tête de la garde des touts petits :
Seulement 9% d’entre eux trouvent une place en crèche. Pour les autres, les parents doivent faire appel aux services d’une assistante maternelle…ou à la débrouille….ou pour certaines femmes renoncer à travailler.
✏ Aucune réponse collective à la demande : le gouvernement multiplie les aides individuelles, les prestations pour garde à domicile, les “ compléments pour libre choix d’activité ” et autres “ compléments pour libre choix de garde ”.
✏ Parallèlement, Sarkozy a annoncé et appliqué la diminution des crédits aux crèches publiques et poussé à la création de crèches d’entreprises.

et peut s’aggraver encore
❐ Des menaces pèsent sur l’école maternelle : pour raisons financières le gouvernement veut dans l’immédiat supprimer l’accès à l’école dès 2 ans. Les propos de Darcos laissent présager une remise en cause plus large de l’école maternelle . Celle-ci nous est enviée par beaucoup de pays. Nous devons nous rappeler que c’est en particulier grâce à la possibilité d’un accueil des jeunes enfants à l’école publique gratuite que les femmes dans ce pays ont pu entrer massivement sur le marché du travail. Défendons la maternelle !
❐ Le rapport Tabarlot, députée UMP à la demande de la ministre de la famille sur les structures d’accueil de la petite enfance, contient une invitation déguisée aux mères pour garder les très jeunes enfants au foyer. Les mesures qu’elle préconise sont par ailleurs inacceptables : création de “ jardins d’éveil ” -mais au-delà du joli nom avancé, nous voyons un risque de simple garderie, avec du personnel non formé aux métiers de la petite enfance- incitation à ouvrir des crèches d’entreprises, des maisons d’assistantes maternelles dans les entreprises, nouveau congé parental mieux rémunéré,… garde des enfants par les seniors (mais oui !), augmentation du nombre d’enfants dans les structures, remplacement des responsables de crèches (aujourd’hui professionnels de la petite enfance) par des gestionnaires administratifs et financiers.

Nous voulons de vraies structures d’accueil pour le bien-être des enfants et non des machines à fabriquer des profits sur le dos des enfants !
Nous revendiquons un grand service public de la petite enfance de qualité, avec un personnel qualifié, mixte, en nombre suffisant.
Nous exigeons le maintien de l’école maternelle, publique et laïque
Nous refusons la culpabilisation des mères. La garde des enfants n’est pas « leur » problème, c’est le problème de la société toute entière.
Nous remettons en cause cette réalité persistante : les mères consacrent deux fois plus de temps que les pères aux enfants, elles effectuent toujours 80% du travail domestique. Cela aussi est le problème de la société toute entière.

DROIT A LA SANTE , DROIT A L’INTEGRITE

La remise en cause progressive et parfois la disparition brutale des services publics dans le secteur de la santé et de la petite enfance, la restructuration de l’école, aggravent encore les inégalités femmes/hommes. Les difficultés d’accès aux soins remettent en question le droit des femmes à vivre leur sexualité – avec un accès facile à la contraception et à l’IVG – leur maternité, leur grossesse, leur accouchement dans des conditions qui leur soient favorables.
Les violences faites aux femmes touchent toutes les couches de la société et fragilisent l’ensemble des femmes, même les mieux insérées sur le plan professionnel. Pour celles qui sont déjà précarisées par leur situation économique et sociale, les violences dressent des obstacles
supplémentaires qui peuvent parfois être insurmontables. Les femmes concernées ont encore beaucoup de mal à en parler.
Ces violences ont lieu parfois au travail mais le plus souvent dans la sphère privée. Leurs conséquences se font sentir dans tous les aspects de la vie. La loi actuelle ne prend pas en compte ce type de difficultés.

Seule une loi-cadre contre les violences faites aux femmes pourra, par son caractère global et intégré, apporter une solidarité, un soutien à ces femmes et dégager des pistes pour avancer sur ce terrain.

TOUTES ENSEMBLE ! TOUS ENSEMBLE ! POUR LE DROIT A UN EMPLOI,
POUR DE VRAIS SALAIRES, POUR LA DEFENSE DES SERVICES PUBLICS,
POUR LE DROIT A LA SANTE ET A LA DIGNITE.

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