La volonté des Pouvoirs Publics de développer l’offre d’accueil du jeune
enfant avec la création de 200 000 places d’accueil d’ici à 2012 est
légitime. Mais les propositions de modification du décret du 20 février
2007, relatif aux établissements et services d’accueil, si elles sont
maintenues, s’orientent vers une dégradation de la qualité d’accueil du
jeune enfant.
Suite à la manifestation de notre opposition aux mesures envisagées, le
gouvernement vient d’annoncer le 2 avril 2009, par la voix du directeur
de cabinet de Madame Morano, secrétaire d’Etat à la famille, que les taux d’encadrement des enfants dans les établissements et services d’accueil ne seraient pas modifiés (un adulte pour 5 bébés et un adulte pour 8 enfants qui marchent).
Cependant d’autres dispositions pourraient être prises :
Diminution de la qualification du personnel : la proportion des
professionnels les plus qualifiés (éducateurs de jeunes enfants,
puéricultrices et auxiliaires de puériculture) serait revue à la baisse.
Projet de jardin d’éveil confirmé mais demeurant extrêmement vague,
sauf pour le taux d’encadrement des enfants qui serait également réduit : un adulte pour 12 enfants de 2 à 3 ans au lieu d’un adulte pour 8 enfants aujourd’hui.
Augmentation des capacités d’accueil en surnombre portée à 20% au lieu de 10% actuellement.
Pourtant, les connaissances sur le développement du jeune enfant,
l’expérience des professionnels, appuyées par de nombreuses études,
permettent d’affirmer que la qualité d’accueil du jeune enfant repose
sur des qualifications professionnelles, des taux d’encadrement et des
temps de réflexion sur les pratiques, qui favorisent une relation individualisée et soucieuse du bien-être de l’enfant.
Or, les projets de modification du décret vont à l’encontre de ces
conditions, comme les récentes mesures portant de 3 à 4 le nombre
d’enfants accueillis par les assistantes maternelles.
Nous affirmons au contraire que toute évolution du dispositif des modes
d’accueil pour les enfants et leurs familles doit reposer sur les
principes suivants :
Respect du développement singulier de chaque enfant
Socialisation et éveil
Professionnalisation des adultes travaillant auprès des enfants
En un mot, accueil de qualité, et non, gardiennage et « mise à la
consigne ».
De plus, chaque famille doit pouvoir accéder au mode d’accueil de son
choix, et sans barrière financière, ce que ne garantit pas le projet de
décret.
C’est pourquoi nous nous opposons fermement aux modifications du décret sur les établissements et services d’accueil, et en demandons le retrait.
Nous nous engageons à nous mobiliser et appelons parents et
professionnels à nous rejoindre pour que le développement de l’offre
d’accueil rime avec la préservation de sa qualité.
Premiers signataires :
AFORTS (Association Française des Organismes de Formation et de
Recherche en Travail Social), ANAP (Association Nationale des
Auxiliaires de Puériculture), ANPDE (Association Nationale des
Puéricultrices Diplômées et des Etudiantes), ANAPSYpe (Association
Nationale des Psychologues pour la Petite Enfance), CADRESPE (Collectif
d’Associations de Directeurs et Responsables d’Etablissements et
Services Petite Enfance), CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes de
l’éducation active), CFDT Interco SPP, CGT, CGT Fédération des Services
Publics, CGT Petite Enfance des Services Publics Parisiens, CGT crèches
et PMI 93, FNEJE (Fédération Nationale des Educateurs de Jeunes
Enfants),Passerelles EJE, SNMPMI (Syndicat National des Médecins de
PMI), Sud Santé Sociaux, SUPAP FSU, SNU CLIAS FSU, UNSA, UNSA éducation,
UNSA Petite Enfance Ville de Paris, UNSA Territoriaux, Union Syndicale
Solidaires, SE UNSA, USD Santé et Action Sociale CGT de Paris
Pétition en pièce jointe ou à signer sur internet :
http://www.pasdebebesalaconsigne.com