Collectif national pour les droits des femmes

Violences

"Brigades de protection des familles" : communiqué de presse du Collectif national pour les Droits des Femmes

lundi 15 juin 2009

Michèle Alliot Marie, Ministre de l’intérieur vient d’annoncer la création de « brigades de protection des familles » afin de lutter contre les violences intra-familiales.

Cette information suscite plusieurs commentaires :
Les policiers et les gendarmes font partie des personnels qui ont été le plus formés sur les violences faites aux femmes. Ceci dit il en existe encore par exemple qui encouragent les femmes a déposer une main

courante plutôt qu’une plainte. Dans ce cadre là, avoir des brigades de police et de gendarmerie, sensibilisées particulièrement aux violences faites aux femmes et dûment formées, pourquoi pas ? Mais pourquoi uniquement sur les violences intra- familiales faites aux femmes et aux enfants ?

En aucun cas, ce type de brigade ne doit être compétente pour traiter d’autres choses que les violences faites aux femmes, la répression d’un sans papier découvert au hasard d’une intervention par exemple.

Même s’il est prévu que dans ces brigades figurent des psychologues et des travailleurs sociaux, c’est encore la réponse en terme uniquement de répression qui est privilégiée. Bien qu’indispensable, celle ci devrait être accompagnée d’un ensemble de mesures cohérentes, intégrées et systématiques pour lutter contre les violences faites aux femmes : prévention avant toute chose , éducation non sexiste, formation de tous les personnels, accueil et hébergement des victimes, prise en compte des conséquences des violences notamment au travail, fonctionnement de l’appareil judiciaire, articulation entre civil et pénal, ordonnance de protection,etc, tout un ensemble de mesures qui figurent dans la proposition de loi cadre du Collectif national pour les Droits des Femmes qui a été déposée sur le bureau de l ’Assemblée nationale et du Sénat par le groupe de la Gauche Démocratique et Républicaine.

L’action de l’État sur les violences faites aux femmes ne semble guère coordonnée : Michèle Alliot Marie annonce la création de ces brigades alors que les services de Valérie Létard, secrétaire d’État à la solidarité, en charge des droits des femmes, travaillent aussi sur le dossier des violences faites aux femmes. On aimerait trouver un peu plus de cohérence, signe d’une véritable volonté politique et non d’effets d’annonce.

D’autre part, la Mission d’évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, créée par Bernard Accoyer à la suite du dépôt de 16 000 signatures pour la loi cadre en novembre dernier doit rendre ses conclusions à la mi-juillet. Quel sort sera réservé à ses éventuelles préconisations législatives ?

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