Collectif national pour les droits des femmes

Violences

Communiqué

L’Affaire de Dunkerque

La protection des femmes victimes de violences conjugales

lundi 29 janvier 2007

2003 : A la demande d’une assistante sociale du Val-de-Marne, l’association Sedire de Dunkerque, membre de la Fédération nationale solidarité femmes, héberge une femme, mère de 3 enfants, victime de violences conjugales graves ayant entraîné une hospitalisation.
2006 : le père des enfants, auteur des faits de violences, cite en correctionnelle la présidente et la directrice de l’association pour soustraction « d’un enfant mineur des mains de ceux qui exercent l’autorité parentale » (article 227-7 du Code pénal). 8 décembre 2006 : la procédure est déclarée nulle pour vice de forme, mais l’affaire n’est évidemment pas terminée… Elle doit repasser en justice prochainement.

Cette affaire met dramatiquement en lumière les difficultés de protection des femmes victimes de violences conjugales lorsqu’elles décident d’une procédure de séparation. L’opinion publique s’émeut du fait que tous les trois jours une femme meurt suite à des violences conjugales, mais la loi impose que le détenteur de l’autorité parentale puisse voir ses enfants même s’il est très violent avec leur mère au point de l’envoyer à l’hôpital, au point de risquer un homicide. Quelle schizophrénie !
Dans une société qui se targue d’avoir progressé dans la prise en compte des violences faites aux femmes, cette affaire est proprement intolérable ! Elle risque de remettre en cause tout le travail réalisé par les structures, issues pour la plupart des mouvements féministes, qui visent à protéger les femmes victimes de violences afin de leur rendre leur autonomie et leur capacité de vivre de manière indépendante.

Les féministes luttent depuis 1972 contre les violences faites aux femmes. Même si de nombreux progrès ont été réalisés, il est temps maintenant de prendre en compte dans sa globalité, de façon résolue, la lutte contre les violences faites aux femmes afin de rendre dans les faits ces violences hors la loi et d’assurer aux victimes toute la reconnaissance à laquelle elles ont droit.

C’est dans ce sens que le Collectif national pour les droits des femmes a élaboré une proposition de loi cadre contre les violences faites aux femmes qui prend en compte l’aspect préventif, d’information, de solidarité, judiciaire, financier, prévention de la récidive, etc.

Pour protéger les structures qui accueillent les femmes victimes de violences et promouvoir la proposition de loi cadre, le Collectif national pour les droits des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes se sont associés pour appeler à une manifestation nationale à Paris le samedi 24 mars. L’heure et le lieu seront précisés ultérieurement.

LE COLLECTIF NATIONAL POUR LES DROITS DES FEMMES

ET

LA FÉDÉRATION NATIONALE SOLIDARITÉ FEMMES

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