reste plus que jamais d’actualité en ce début de XXIe siècle. Les troisièmes Assises de l’Institut Émilie du Chatelet seront l’occasion d’identifier quelques-uns des domaines dans lesquels l’intervention féministe est requise, et les formes qu’elle peut prendre.
Si la question de l’égalité au travail se pose toujours, elle ne peut aujourd’hui se décliner sans intégrer la question de la précarité,
de la mondialisation, et celle de l’imbrication des discriminations de classe, de « race » et de genre. Dans ce contexte, le droit
est de plus en plus sollicité. Malgré tous les changements sociaux et les acquis du féminisme, le privé reste encore un lieu où s’enracinent bien des blocages. Pourtant de nouvelles formes de parentalité apparaissent. Des modèles de socialisation non sexistes peuvent-ils émerger ? Pendant les dernières décennies, une certaine institutionnalisation du féminisme s’est produite, qui a donné naissance à des structures plus ou moins pérennes et à des politiques d’égalité. Quel est le bilan de ce féminisme institutionnel ? Les institutions ont-elles infléchi l’action du féminisme militant ? Enfin, si le féminisme a mis en cause la domination du masculin dans la culture hégémonique, bien des domaines, à l’instar des arts et des sciences, restent profondément marqués par des présupposés androcentrés. Comment agissent les féministes dans le domaine culturel ?
Quatre après-midi de débats sont proposés, correspondant chacun à une de ces grandes questions. Les séances comprendront deux tables rondes, organisées autour de chercheur-e-s et de membres de la société civile et politique.
L’objectif est de permettre des échanges croisés avec le public et de faire surgir des propositions et des suggestions d’actions.
Lundi 4 octobre 2010
Travail mondialisé, inégalités et droit : les nouveaux contours de l’engagement féministe
Coordination : Jacqueline Laufer, Martin Clément, Thomas Lancelot, Catherine Louveau
Lundi 11 octobre 2010
Vie privée, révolutions et résistances : le privé est-il toujours politique ?
Coordination : Anne-Claire Emo, Florence Rochefort, Nicole Savey, Anne-Marie Viossat
Lundi 18 octobre 2010
Le féminisme est-il soluble dans l’institution ?
Coordination : Florence Rochefort, Mathieu Arbogast, Michel Bozon
Lundi 25 octobre 2010
Féminismes, culture et contre-cultures ; « L’avenir de l’homme n’est plus ce qu’Elle était »
Coordination : Hélène Marquié, Evelyne Peyre, Joëlle Wiels, Nicole Savey
lundi 4 octobre 2010 /première séance
Travail mondialisé, inégalités et droit : les nouveaux contours
de l’engagement féministe
Cette première séance des Assises porte sur le travail et s’articule autour d’un défi et d’un espoir.
D’un défi car le contraste ne cesse de s’accroître en Europe et en France entre la situation des femmes cadres et dirigeantes et celle des femmes peu qualifiées et précaires, auxquelles il faut adjoindre un
grand nombre de femmes migrantes. Comment appréhender du point de vue de l’engagement féministe la communauté et la diversité des enjeux associés à cette polarisation de la situation des femmes ?
Comment envisager un renouvellement des problématiques féministes, qui prenne en compte à la fois les revendications en matière d’accès aux postes de décision et la question de la précarité et de la mondialisation ?
Mais d’un espoir aussi, car le droit est de plus en plus sollicité comme l’ultime recours dans la lutte contre les discriminations et les inégalités. Enjeu de luttes féministes dans de nombreux domaines, il
a pu être considéré comme peu efficace ou secondaire pour une véritable transformation du statut des femmes dans la sphère du travail. Comment peut-on aujourd’hui concevoir une approche féministe du droit dans le domaine du travail et de l’emploi et quels sont les enjeux, les instances, les démarches
qui peuvent donner corps à une telle approche ?
COORDINATION
Jacqueline Laufer, Martin Clément, Thomas Lancelot, Catherine Louveau
Première table ronde : Entre précarité et plafond de verre, un monde du travail éclaté
Deuxième table ronde : Combat féministe et mobilisation du droit
lundi 4 octobre /programme
13h45 : Accueil
14h-14h30 : Ouverture Jean-Paul HUCHON, Président du Conseil régional d’Île-de-France Françoise BARRET-DUCROCQ, Présidente de l’Institut Emilie du Châtelet/IEC, Catherine LOUVEAU, sociologue, Université Paris-Sud 11
14h30-14h45 : Introduction
Jacqueline LAUFER, sociologue, HEC Paris, MAGE
14h45-16h : Première table ronde
Entre précarité et plafond de verre, un monde du travail éclaté
Modération : Catherine LOUVEAU
Participantes :
Isabel BONI, sociologue, Centre Maurice Halbwachs
Armelle CARMINATI, directrice générale Accenture monde, Capital Humain et Diversité
Maryse DUMAS, conseillère confédérale CGT
Jane FREEDMAN, sociologue, Université Paris 8
16h-16h30 : Débat avec la salle
16h30-16h45 : Pause
16h45-18h : Deuxième table ronde
Combat féministe et mobilisation du droit
Modération : Martin CLEMENT, HALDE- IEC
Participantes : Emmanuelle BOUSSARD-VERRECCHIA, avocate
Christelle DELAGE, HALDE
Marie-Thérèse LANQUETIN, juriste, Université Paris Ouest Nanterre-MAGE
Rachel SILVERA, économiste, Université Paris Ouest Nanterre-MAGE
18h-18h30 : Débat avec la salle
18h30-19h : Synthèse et perspectives
Brigitte GRÉSY, Inspectrice Générale des Affaires Sociales
Lundi 11 octobre 2010 /deuxième séance
Vie privée, révolutions et résistances : le privé est-il toujours politique ?
Après 40 ans de révolutions féministes, le privé est-il toujours politique ?
Derrière le slogan du Mouvement de libération des femmes, « le privé est politique », il y avait l’idée que les grossesses non désirées, les avortements clandestins, les rapports sexuels, la vaisselle et le
ménage, les maternités et les soins aux enfants n’étaient pas des problèmes de femme et d’intimité mais bien des problèmes de société.
En somme, les agencements privés ne relevaient pas de la Nature, mais de choix sociaux, culturels et politiques. De nombreux changements ont transformé la vie des femmes ces dernières décennies.
Mais les acquis du féminisme, les politiques égalitaires, le discours institutionnel sur la parité politique et sur l’égalité salariale ont-ils eu un impact sur ce qui se trame dans les lits, dans les chambres,
dans les cours des écoles, là où tout commence ?
Malgré des changements notables dans le domaine de la parentalité, le questionnement des identités de genre et la mise à l’ordre du jour de la lutte contre l’homophobie, le privé reste le lieu où s’enracinent
encore bien des blocages. Existe-t-il des contre-modèles aux normes sexistes ? Comment s’élaborent-ils au quotidien dans une société où les frontières du privé et du public sont en mutation constante ?
Cette deuxième séance questionne les nouvelles formes de la parentalité et envisage les modèles non sexistes qui peuvent être proposés. On s’interrogera sur la manière dont la vie privée s’en trouvebousculée, modifiée, transformée…
COORDINATION
Anne-Claire Emo, Florence Rochefort, Nicole Savey, Anne-Marie Viossat
Première table ronde : La parentalité en question
Deuxième table ronde : Quels contre-modèles face au sexisme ordinaire ?
Lundi 11 octobre /programme
13h45 : Accueil
14h-14h30 : Ouverture
Geneviève SELLIER, Comité de direction de l’IEC
Anne-Marie VIOSSAT, Mouvement Français pour le Planning Familial
14h30-14h45 : Introduction
Florence ROCHEFORT, historienne, CNRS
14h45-16h : Première table ronde
La parentalité en question
Modération : Anne-Claire EMO, psychosociologue, CNAM
Participantes : Virginie DESCOUTURES, sociologue, Université de Galatasaray (Turquie)
François FATOUX, ORSE (Observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises)
Agnès FINE, anthropologue, EHESS
Michel NAVION, avocat au barreau de Paris, membre de SOS Homophobie
16h-16h30 : Débat avec la salle
16h30-16h45 : Pause
16h45-18h : Deuxième table ronde
Quels contre-modèles face au sexisme ordinaire ?
Modération : Anne-Marie VIOSSAT
Participantes : Isabelle CABAT-HOUSSAIS, professeure des écoles, militante de Mix-Cité
Catherine MONNOT, anthropologue, Université Toulouse Le Mirail- EHESS
Muriel NAESSENS, Association Féminisme en Jeu - Théâtre de l’opprimé
Amandine TRIZAC-LEJEMBLE, animatrice en milieu scolaire pour l’association Paroles de Femmes
18h-18h30 : Débat avec la salle
18h30-19h : Synthèse et perspectives
Pascale MOLINIER, psychologue, Université Paris 13
Lundi 18 octobre 2010 /troisième séance
Le féminisme est-il soluble dans l’institution ?
Les années 1980 ont marqué un tournant vers l’institutionnalisation du féminisme dans le sillage de la mobilisation des mouvements de femmes. Aux plans européen, national, régional ou communal,
ce processus a donné naissance à des structures plus ou moins pérennes (service des droits des femmes, ministères, associations avec mission de service public, instances consultatives…) et à
des politiques publiques ciblées et à visée égalitaire.
Ces modes différents de féminisme institutionnel ont été et sont encore largement irrigués, inspirés et soutenus par le militantisme, lui-même remodelé par l’importance des initiatives institutionnelles.
Dans ce domaine, les institutions européennes sont devenues une force non négligeable, même si les modalités que prennent les féminismes militant et institutionnel continuent à varier d’un pays à l’autre.
Au cours de cette troisième séance, on tentera un bilan, en se demandant d’abord quels changements sociaux le féminisme institutionnel a produit. Les orientations, les thèmes et les modes d’action du féminisme militant se sont-ils transformés au contact des institutions ? Où en sont les politiques publiques sur le genre ? On s’intéressera notamment aux questions de la violence, de l’IVG et de la
parité. Quelle incidence l’institutionnalisation a-t-elle sur la production des savoirs sur les femmes et le genre ? Sur toutes ces questions, la situation française sera mise en perspective à travers une
comparaison internationale.
COORDINATION
Florence Rochefort, Mathieu Arbogast, Michel Bozon
Première table ronde : Les politiques publiques saisies par le féminismeDeuxième table ronde : Féminisme, savoirs et institutions
lundi 18 octobre /programme
13h45 : Accueil
14h-14h30 : Ouverture
Nicole MOSCONI, Comité de direction de l’IEC,
Mathieu ARBOGAST, Conseil d’orientation de l’IEC
14h30-14h45 : Introduction
Florence ROCHEFORT, historienne, CNRS
14h45-16h : Première table ronde
Les politiques publiques saisies par le féminisme
Modération : Michel BOZON, sociologue, INED
Participantes : Sandrine DAUPHIN, Caisse Nationale des Allocations Familiales
Carine FAVIER, Mouvement Français pour le Planning Familial
Maryse JASPARD, démographe, Université Paris 1
Emmanuelle LATOUR, Observatoire de la Parité entre les Femmes et les Hommes
16h-16h30 : Débat avec la salle
16h30-16h45 : Pause
16h45-18h : Deuxième table ronde
Féminisme, savoirs et institutions
Modération : Florence ROCHEFORT
Participantes : Jacqueline HEINEN, sociologue, Université Versailles Saint-Quentin
Margaret MARUANI, sociologue, CNRS-MAGE
Anne REVILLARD, politologue, Université Paris 13
Françoise THÉBAUD, historienne, Université d’Avignon
18h-18h30 : Débat avec la salle
18h30-19h : Synthèse et perspectives
Marc LIPINSKI, conseiller régional d’Île-de-France
Lundi 25 octobre 2010 /quatrième séance
Féminismes, culture et contrecultures
; « L’avenir de l’homme n’est plus ce qu’Elle était »
Depuis les années 1970, le féminisme dans sa pluralité a remis en question la prétendue neutralité de la culture, en révélant tout particulièrement son caractère androcentré. Combien de femmes trouve-t-on dans les histoires de l’art ou de la musique ? Combien dirigent des institutions culturelles ou de grandes équipes scientifiques ? Combien de femmes parmi nos quarante "immortels" académiciens français ? Cinq seulement…
Ces constats ne doivent cependant pas occulter les avancées dues aux réflexions féministes. Elles ont généré un vaste réseau d’échanges traversant les différents champs culturels, revivifiant théories et pratiques, recherches et créations. Dans des espaces d’une grande créativité, mais souvent à la marge des institutions, le féminisme a questionné la culture officielle, élitiste ou populaire, dans ses contenus, ses méthodes et ses postulats. Cependant les apports du féminisme sont insuffisamment intégrés et parfois même vidés de leur substance et de leur portée. De fortes résistances perdurent.
Les contre-cultures féministes ont pourtant initié des perspectives et des champs inédits, comme les études de genre.
Trois domaines seront interrogés pour y mesurer les remises en causes opérées, mais aussi lapersistance de pratiques et représentations androcentrées : l’histoire, les arts et les sciences.
Les tables rondes de cette séance aborderont les questions suivantes : Comment le féminisme a-t-il contribué à un renouvellement des savoirs et des pratiques ? En quoi a-t-il permis le développement
de réseaux transdisciplinaires et favorisé une circulation des cultures scientifique et artistique selon de nouvelles modalités ? Comment se sont constitués et se constituent aujourd’hui les espaces des
contre-cultures féministes ? Enfin, y a-t-il de nouvelles formes de résistance aux idées féministes ?
COORDINATION
Hélène Marquié, Evelyne Peyre, Joëlle Wiels, Nicole Savey
Première table ronde : Un petit pas pour les femmes, un grand pas pour les sciences
Deuxième table ronde : Arts et féminisme : les avant-gardes sont derrière nous
lundi 25 octobre /programme
13h45 : Accueil
14h-14h30 : Ouverture
Éliane VIENNOT, Comité de direction de l’IEC
Nicole SAVEY, Conseil d’orientation de l’IEC
14h30-14h45 : Introduction
Joëlle WIELS, biologiste cellulaire, CNRS
14h45-16h : Première table ronde
Un petit pas pour les femmes, un grand pas pour les sciences
Modération : Christine PLANTÉ, littérature, Université Lyon 2 et Évelyne PEYRE, anthropologue biologiste, CNRS
Participantes : Adeline GARGAM, littérature, Université de Bretagne Occidentale
Claudine HERMANN, Association Femmes et Sciences
Priscille TOURAILLE, anthropologue culturelle, Muséum National d’Histoire Naturelle
Michelle ZANCARINI-FOURNEL, historienne, IUFM de Lyon
16h-16h30 : Débat avec la salle
16h30-16h45 : Pause
16h45-18h : Deuxième table ronde
Arts et féminisme : les avant-gardes sont derrière nous
Modération : Raphaëlle LEGRAND, musicologue, Université Paris 4
et Hélène MARQUIÉ, arts du spectacle, Université Paris 8
Participantes : Thissa d’AVILA BENSALAH, metteuse en scène et comédienne
Mathilde FERRER, arts plastiques, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts
Florence MALGOIRE, violoniste, Conservatoire de musique-Haute École, Genève
18h-18h30 : Débat avec la salle
18h30-19h : Synthèse et perspectives
Séverine SOFIO, sociologue, CNRS
Clôture des Assises 2010
Isabelle THIS-SAINT-JEAN, Vice-présidente du Conseil régional,
chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche