Collectif national pour les droits des femmes

Violences

APRÈS LA MANIFESTATION DU 5 NOVEMBRE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES, UNE DÉLÉGATION DE LA MANIFESTATION EST REÇUE PAR LE CONSEILLER SOCIAL DU 1ER MINISTRE

lundi 21 novembre 2011

Le 5 novembre dernier, une manifestation contre les violences faites aux femmes, appelée par une soixantaine d’associations féministes, syndicats et partis politiques, à l’initiative du CNDF - Collectif National pour les Droits des Femmes, a réuni plus de 6000 personnes à Paris.
Suite au succès de la manifestation, une délégation des associations a été reçue au cabinet du 1er ministre le vendredi 18 novembre 2001 par Monsieur Monange, conseiller social.

Nous avons d’abord resitué la manifestation dans le contexte général des violences faites aux femmes dans le cadre des rapports sociaux de sexes, régis par la domination masculine qui imprègne l’ensemble de la société. Nous avons aussi mis l’accent sur les disparités et difficultés qui en découle pour l’application de la loi du 9 juillet 2010.
Nous avons rappelé qu’une loi-cadre globale et transversale s’impose pour une lutte cohérente et efficace contre les violences faites aux femmes.
 
Nous avons ensuite développé les revendications portées par les manifestantes et manifestants du 5 novembre :
Des campagnes d’information et de sensibilisation pérennes auprès de tous les publics et la mise en place d’une véritable éducation non sexiste à tous les niveaux de l’éducation nationale,
 Une formation spécifique pour tous les professionnel-le-s concerné-e-s
L’élargissement de l’ordonnance de protection à toutes les femmes victimes de violence
Le projet de changement de la définition du harcèlement sexuel
La situation des femmes étrangères victimes de violences conjugales
L’obtention du statut de réfugiée
Le lutte contre le système prostitutionnel
La nécessité d’une réelle politique de logements prioritaires pour les femmes victimes
La nécessité d’un observatoire national des violences faites aux femmes
 
Sur ce dernier point, notre interlocuteur nous a réaffirmé le refus du gouvernement et sa volonté de confier à l’Observatoire Nationale de la Délinquance et des Réponses Pénales la mission d’observatoire vis-à-vis des violences faites aux femmes. Nous lui avons fait part de notre total désaccord, en expliquant qu’on ne peut assimiler les manifestations d’une oppression millénaire à de la délinquance tout venant .
 
Nous avons évoqué les principales actions prévues sur l’année 2011 dans le cadre du 3ème plan national de lutte contre les violences faites aux femmes, en demandant que soit rendu public l’état l’avancement de ces actions. Nous avons souligné qu’un certain nombre de mesures du 2ème plan n’avaient pas été appliquées faute de moyens et suite à des blocages de certains ministères, ce que le conseiller social a reconnu en partie. Nous avons critiqué les très faibles moyens budgétaires mis en œuvre, tant pour la protection réelle des femmes en terme d’hébergement que pour les actions de prévention des violences (sensibilisation de tous les publics, formation des professionnel-le-s, etc…).
 
Nous avons également évoqué la baisse dramatique et inadmissible des subventions attribuées aux associations qui luttent sur ce terrain et viennent en aide aux femmes victimes de violences, ce qui met en danger un grand nombre d’associations et leurs actions pourtant indispensables !
 
Le conseiller social de Monsieur Fillon nous a prêté une oreille attentive tout en défendant la politique du gouvernement « qui s’investit réellement et fait beaucoup contre ces violences ». Il nous a également assuré qu’il transmettrait nos doléances à Madame Bachelot-Narquin, ministre en charge du dossier.
 
Nous considérons que cette audience, bien qu’elle signifie une véritable reconnaissance de la réussite de la manifestation du 5 novembre et de l’activité des associations, ne constitue en aucun cas une réponse aux revendications urgentes que nous défendons. Bien évidemment, dans la période électorale qui s’ouvre, nous continuerons à porter nos revendications et à agir pour les faire avancer ! 
 
 
 

Nous suivre