Oui, aujourd’hui comme hier, il faut briser le silence et se révolter contre toutes les violences qui nous sont imposées et tout ce qui contribue à camoufler ou banaliser ces violences, qu’elles soient dans la famille, dans la rue, au travail, à l’école :
Les violences conjugales
Le viol
Le harcèlement sexuel
Les injures et le mépris
La publicité sexiste et la pornographie
La prostitution
Le mariage forcé
Les violences contre les lesbiennes
Le violence plus insidieuse des normes sexistes imposées depuis la petite enfance, des rôles dits “féminins” dans lesquels les femmes sont enfermées, de la double morale qui permet aux garçons ce qui est interdit aux filles, du non partage des tâches domestiques qui accable les femmes.
La violence des discriminations qui nous privent de l’accès à nos droits, et qui souvent s’additionnent (sexisme + racisme + précarité + chômage…) notamment pour les femmes et les filles vivant dans des quartiers de
ségrégation et d’exclusion.
La violence que subissent les femmes étrangères sans papiers ou avec un titre de séjour précaire, persécutées et discriminées “là bas”, réduites à la plus extrême précarité et vulnérables à toutes sortes d’abus “ici”.
C’est en prenant la parole, en nous organisant, en construisant des solidarités que nous pourrons nous libérer de ce système organisé de violence qui vise à nous contrôler et à nous maintenir sous la domination
masculine, et changer les relations entre les hommes et les femmes dans une dynamique d’égalité.
Qu’on cesse de considérer les victimes des violences comme des coupables et de minimiser ou nier ces violences !
Refusons que ces violences soient considérées comme des problèmes secondaires par rapport à de prétendues priorités.
Refusons qu’elle soient occultées ou même excusées parce que certains des auteurs de ces violences seraient eux aussi des victimes de la pauvreté ou du racisme.
Refusons qu’elles soient banalisées parce qu’elles appartiendraient à une “culture” ou des “traditions” : les droits humains sont universels, et ceux des femmes aussi ! S’il y a des traditions oppressives, changeons les !
Refusons de nous culpabiliser : nous ne défendons pas “l’ordre moral” quand nous portons plainte contre des violeurs, mais notre liberté, notre dignité. Le viol, la prostitution, le harcèlement, ce n’est pas la liberté sexuelle, en tout cas pas celle des femmes. Définissons nous-mêmes la sexualité que nous voulons.
Les droits acquis au cours de décennies de lutte doivent être appliqués et de nouveaux droits conquis.
Ensemble revendiquons :
des mesures d’éducation, de prévention et d’information
des lieux d’accueil des victimes, davantage de lieux d’hébergement
des procédures judiciaires qui facilitent aux victimes l’exercice de leur droits et les protègent contre les représailles
des alternatives immédiates (logement, emploi, formation, carte de séjour…) pour les femmes qui veulentse libérer de la prostitution
le droit au séjour garanti pour les femmes qui se libèrent d’un mariages forcés, qui subissent des violences conjugales en France, ou des persécutions sexistes dans leur pays d’origine
l’application des lois civiles françaises pour toutes les personnes vivant en France, et non des codes de statut personnels discriminatoires, et un soutien de la part des consulats français aux femmes qui en ont besoin
1ère 2ème 3ème génération, nous sommes toutes des femmes révoltées !
Toutes ensemble contre le sexisme et le racisme, et pour égalité !
Collectif pour les droits des femmes