Le Pen, c’est la remise en question de la démocratie et de l’ensemble des droits.
Ce vote exprime la peur, savamment orchestrée, le sentiment de frustration et d’abandon, la déception de la politique menée. On ne peut pas jouer impunément avec le feu : cette campagne axée quasi exclusivement sur l’insécurité a nourri l’angoisse et offert un boulevard à la droite et à l’extrême droite. Dans le même temps, le dégoût de la vie politique actuelle a entraîné une abstention massive, favorisée par l’inconscience généralisée du danger.
La défaite de la gauche, ainsi que les résultats des Verts, de la LCR et de LO, demandent une analyse approfondie. Il est certain que, malgré des réformes positives que nous avons saluées en leur temps, nous avons critiqué la frilosité du gouvernement, face aux inégalités qui n’ont fait que s’accroître, face aux discriminations – à l’égard des immigréEs en particulier -, ainsi que l’absence d’un projet politique ambitieux qui puisse répondre aux préoccupations des moins favoriséEs.
Nous craignons que soient remis en cause les acquis obtenus par nos luttes au cours de ces dernières années – tout particulièrement la loi du 4 juillet 2001 pour le droit à l’avortement et à la contraception qui représente une avancée considérable : elle peut être d’autant plus facilement balayée que les décrets d’application ne sont pas tous parus, et que les conditions matérielles d’application n’ont pas été créées. Une politique familialiste et nataliste, sexiste et lesbophobe, porteuse de tous les stéréotypes concernant le rôle des femmes, risque de revenir en force, accompagnée d’une précarisation encore plus importante touchant des catégories de plus en plus larges de la société. Les plus exposées sont les femmes immigrées, qui cumulent, elles, toutes les discriminations, et qui sont plus que jamais menacées par le racisme et la xénophobie.
Nous appelons aux côtés des forces démocratiques, associatives, syndicales et politiques, à une mobilisation massive contre Le Front national, notamment par des manifestations, des débats publics. Il est urgent de montrer notre force collective et de faire reculer la droite extrême. Urgent de marquer nos exigences féministes – essentielles pour refonder un projet politique progressiste, face aux dérives qui menacent notre pays comme de nombreux pays européens.
À Paris, nous serons dans la rue le 27 avril à 13h, Place Clichy, aux côtés des sans-papierEs,
à 15h, à la République, pour la démocratie et contre Le Pen (Rv du Collectif national pour les droits des femmes Place de la République, 14h 30, devant le restaurant Léon).
Le 1er mai, nous manifesterons aux côtés de toutes les forces mobilisées contre la montée du FN. Nous appelons toutes les femmes à former un cortège pour la défense de leurs droits.