Collectif national pour les droits des femmes

Avortement contraception

Le démantèlement de l’hôpital public menace le droit à l’avortement

lundi 19 octobre 2009

Alors que les délais d’attente pour avorter en Ile-de-France sont déjà de trois semaines et que plus de la moitié des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) en Ile-de-France sont réalisées par le secteur privé qui ne respecte pas toujours les tarifs réglementaires et refuse parfois
de prendre en charge les mineures ou les étrangères sans papiers, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) ferme trois structures IVG.

Depuis le mois de mai 2009, les CIVG des hôpitaux Jean Rostand, Tenon et Broussais ont cessé d’accueillir les femmes. Le centre d’IVG
de l’hôpital Avicenne fermera bientôt. Ces quatre structures réalisaient environ 2800 IVG, sur les 12 000 pratiquées chaque année à l’AP-HP en Ile-de-France.

La direction de l’AP-HP assure le maintien de cette pratique : les femmes qui étaient accueillies par Tenon le seront dorénavant par l’hôpital Saint-Antoine (en attendant la fermeture annoncée de la maternité de Saint-Antoine et le transfert sur Trousseau de son activité IVG), celles qui
étaient prises en charge par Jean Rostand le seront désormais par Bicêtre, l’activité IVG d’Avicenne sera transférée sur l’hôpital Jean Verdier et le centre d’IVG de Broussais déménagera dans quelques mois à Tarnier. Ces grandes manoeuvres et ces fusions de services sont sup- perposables aux autres restructurations orchestrées par l’AP-HP dans d’autres domaines.

L’AP-HP poursuit son obsession : faire des « économies d’échelle », c’est-à-dire à faire faire le même travail par moins de monde, et en profiter pour supprimer des postes.

Elle supprime ainsi les centres d’IVG autonomes (produits de la lutte et de la pratique du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception) et les unités fonctionnelles d’IVG dont les personnels et les locaux sont dédiés à cette activité. Il s’agit de les noyer dans les services de gynécologie-obstétrique où l’IVG , non rentable,est loin d’être une activité prioritaire et d’en finir ainsi avec des équipes militantes et motivées. Ce processus de normalisation répond donc à des objectifs économiques autant qu’idéologiques.

Un des résultats de cette politique de démantèlement du service public de santé est que la situation actuelle de l’avortement à l’hôpital public correspond à un recul grave par rapport à l’obligation hospitalière incluse dans la loi de 1979, qui impose à chaque hôpital public de créer une structure pour pratiquer les IVG, y compris en cas d’opposition du chef de service de gynécologie.

Nous refusons cette politique.

Pour que le droit à l’avortement ne soit pas un article de loi sans contenu ni garantie, mais un droit réel accessible à toutes...

Pour la défense de l’hôpital public et de ses structures
IVG autonomes (en termes de personnel, de budget et de direction)...

Pour la création d’autres structures dédiées à l’IVG dans les hôpitaux où elles n’existent pas...

Pour les droits des femmes, pour leur liberté, pour leur autonomie...

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