Collectif national pour les droits des femmes

Féminisme

Remaniement : disparition d’un vrai Ministère pour les Droits des Femmes : communiqué de presse du Cndf

mercredi 27 août 2014

Lors de l’élection de François Hollande, cela nous avait été annoncé avec tambours et trompettes : le quinquennat sera féministe et fera progresser les droits des femmes. De fait Najat Vallaud Belkacem endossait la responsabilité d’un Ministère des Droits des Femmes à part entière et entamait un certain nombre de réformes.

Lors de l’arrivée de Manuel Valls au gouvernement, le 2 avril 2014, la part accordée aux droits des femmes se restreint : Najat Vallaud Belkacem doit s’occuper en sus de la ville et de la jeunesse. Peut être déjà une promotion pour elle mais ce Ministère fourre tout occultait déjà la lutte pour l’égalité femmes/hommes, pour laquelle tant de chemin reste à parcourir.

Deuxième gouvernement Valls, 26 août 2014, retour à la case départ d’avant l’arrivée de la gauche au pouvoir : une Ministre en titre, Marisol Tourraine, qui avec la santé et les affaires sociales aura bien d’autres préoccupations et une Secrétaire d’État Pacale Boistard.

Visiblement ce qui était jugé important au début, ne l’est plus. L’égalité femmes/hommes aurait-elle été enfin accomplie grâce aux réformes engagées par Najat Vallaud Belkacem,ce qui justifierait le déclassement du sujet « droits des femmes » ?

Sur la précarité, le temps partiel, l’égalité salariale, les violences, le partage des tâches domestiques, le sexisme ordinaire, la parité, etc..., les progrès à accomplir sont encore considérables. Et ce d’autant plus que la politique de l’offre pure et dure mise en place va encore dégrader la situation des femmes les plus vulnérables.

Les féministes n’ont jamais pensé qu’un Ministère des Droits des Femmes allait à lui tout seul réaliser l’égalité. Elles comptent bien plus pour cela sur leur force collective alliée à celle de l’ensemble du mouvement social. Mais l’absence d’un tel Ministère prouve bien l’absence de considération accordée à leur lutte pour l’égalité. La transversalité nécessaire qu’on leur oppose ( chaque ministère fait ce qu’il a à faire pour l’égalité dans son domaine spécifique) a montré son inefficacité.

Nous continuerons à nous battre sur l’ensemble de nos revendications et notamment celle d’un Ministère pour les Droits des Femmes.

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