Quelques chiffres réellement scandaleux pour mémoire :
* 40%, c’est l’écart entre les retraites des femmes et celles des hommes !
* Pour les seules pensions de droit direct (hors avantages familiaux et pensions de réversion), les femmes touchent moitié moins que les hommes : 650 euros contre 1 383 !
* Parmi les retraitéEs pauvres vivant avec une pension inférieure au minimum vieillesse, 8 sur 10 sont des femmes !
* Parmi les retraités actuels du régime général, seules 39% des femmes ont validé une carrière complète, contre 85% des hommes !
* 30% des femmes ne partent déjà à la retraite qu’à 65 ans, contre 5% des hommes, pour ne pas subir de décote, c’est à dire 2 ans après les hommes.
* Un tiers des femmes attendent de pouvoir prendre leur retraite en situation de grande précarité. En effet, le taux d’emploi des femmes de plus de 60 ans est très faible (seulement 4,3%).
Ce sont les inégalités pendant la vie active qui se répercutent à la retraite. Les femmes représentent ainsi :
* 80% des salariés payés en dessous du Smic,
* 83% des temps partiels, la plupart du temps imposés et de grande amplitude horaire,
* 54% des chômeurs inscrits au Pôle Emploi,
* 57% des chômeurs non indemnisés.
Rappelons que 27%, c’est l’écart entre la rémunération brute totale des femmes et celle des hommes, tous temps de travail confondus.
Les femmes les plus vulnérables sur le marché du travail sont poussées vers les secteurs précaires, déqualifiés, à temps partiel à grande amplitude horaire : commerce, nettoyage, services à la personne.
Si nous sommes toutes et tous concernés par la casse des services publics, les femmes qui dans ces secteurs représentent plus de 57% des salarié-e-s, santé, éducation, petite enfance, tous largement féminisés, le sont au premier chef par les suppressions massives de postes et le démantèlement des statuts favorisant la précarisation.
Les majorations de durée d’assurance acquises dans les luttes par les femmes pour corriger en partie les inégalités dans les droits à pension pouvant résulter des charges de famille, ont été remises en cause, aggravant ainsi pour les plus précaires les conséquences d’une vie professionnelle discontinue. En mesure soi-disant compensatoire, le gouvernement prévoit la prise en compte des indemnités journalières du congé maternité dans le calcul de la retraite, limitée à un an en cas de plusieurs congés maternité, ce qui ne concernerait que 16 ou 32 semaines sur un total de plus de 2 000 semaines d’activité au total !
Parce que les femmes n’acceptent pas d’être comme toujours les grandes perdantes !
Nous exigeons !
Contre les inégalités au travail :
* L’égalité salariale, la mixité dans tous les domaines, un rattrapage et une revalorisation des écarts de salaires et de retraites partout,
* Une loi enfin contraignante sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, comportant de véritables sanctions,
* La transformation de tous les emplois précaires en CDI et des contrats partiels à temps complet pour celles et ceux qui le souhaitent,
* Le droit à une évolution de carrière et à une formation professionnelle continue rémunérée et qualifiante sur le temps de travail,
* Une réelle reconnaissance des qualifications, des certifications et des diplômes obtenus tout au long de la vie,
* La prise en compte de la pénibilité physique et psychologique de toutes et tous et notamment dans les secteurs professionnels les plus précarisés.
Pour le partage des taches domestiques, de l’éducation des enfants
et de la prise en charge des personnes âgées ou dépendantes :
* Une réelle réduction du temps de travail pour toutes et tous sans flexibilité avec les embauches correspondantes,
* Un véritable service public de la petite enfance mixte, gratuit et de qualité,
* Un service collectif public de prise en charge des personnes âgées ou dépendantes mixte de qualité et adapté aux ressources des personnes.
Pour la défense de nos retraites :
* Une retraite par répartition à 60 ans et à taux plein et au moins égale au SMIC,
* La suppression du système de décote.
On nous impose une régression de nos droits sous prétexte d’arguments démographiques et de longévité de vie irrecevables. Pour nous, la solution au problème des retraites est liée avant tout au développement de l’emploi, en particulier féminin et jeune.
Défendre la retraite, c’est aussi exiger :
* Le rétablissement et l’augmentation des cotisations patronales de solidarité, (les exonérations de cotisations sociales accordées au patronat atteignent plus de 30 millions d’euros)
* Et des cotisations sur l’ensemble de leurs dividendes.