C’est Esther Benbassa, sénatrice EE-LV qui a donné le signal du départ. Le problème, c’est qu’abroger ce délit, c’est bien mais nettement insuffisant. C’est tout le système global du système prostitueur qui doit être remis en cause. Ce sont de mesures globales dont nous avons besoin.
Tout d’abord, compte tenu du fait que la très grande majorité des personnes prostituées sont des victimes de la traite, il faut abroger l’autre volet de la LSI qui contraint les personnes prostituées qui dénoncent les proxénètes à déposer plainte pour avoir des papiers. Pas de plainte, pas de papiers. Alors que l’on sait que ces personnes ont peur de déposer plainte par crainte des représailles et qu’il y a très peu de lieux protégés pour les mettre en sécurité.
Mais le vrai souci c’est de mettre en œuvre au plus vite tous les moyens pour que les personnes prostituées puissent sortir de la prostitution. Les moyens en terme d’accès réel aux droits, de formation professionnelle, d’accompagnement, de prestations sociales, de ligne budgétaire, de soutien aux associations, etc. Le but n’est pas d’aménager la prostitution pour qu’elle soit un peu moins difficile à supporter.
La mesure de pénalisation du client de la prostitution n’est qu’une mesure parmi d’autres. Elle vise à remettre à l’endroit ce qui marche à l’heure actuelle sur la tête : ce sont les victimes qui sont poursuivies et non les auteurs. Elle aiderait à ce que la France mette enfin en actes ses déclarations abolitionnistes qui sont peu suivies d’effet depuis un certain nombre d’années. Si on est persuadé que l’achat de service sexuel est une violence, pourquoi serait-il une violence à part, pas si grave en fin de compte. Il faut être cohérentEs.
C’est pourquoi le Collectif National pour les Droits des Femmes sera partie prenante de l’initiative d’Abolition 2012 le 13avril à la Machine du Moulin Rouge de 13h30 à 18h.
Pour s’inscrire : http://www.emailmeform.com/builder/form/ff6Hg04w82bU8y72Q