Collectif national pour les droits des femmes

Autonomie emploi précarité

Manifestation du 1er mai 1999

Non au temps partiel imposé !

dimanche 25 avril 1999

Le CNDF appelle à se joindre à la manifestation du Premier Mai, sur la revendication "Non au temps partiel imposé !", afin d’infléchir le contenu de la version définitive de la loi Aubry sur les 35 heures.

Depuis 1981, favorisé par une série de lois, le temps partiel a explosé. Il touche aujourd’hui 3.700.000 salariés, dont 3 millions de femmes. De plus en plus imposé dans des secteurs professionnels à faibles salaires (commerce, hôtellerie, restauration, nettoyage, santé…), il signifie la perte de l’autonomie financière et la pauvreté : le salaire moyen d’un temps partiel est de 2.500 à 4000 F.

Victimes principales du temps partiel, les femmes salariées sont aussi invitées à retourner dans leur foyer. L’Allocation parentale d’éducation (APE), octroyée dès le 2ème enfant depuis 1995, tente beaucoup de femmes, salariées à temps partiel, chômeuses, ou vivant dans des régions dépourvues d’équipements collectifs pour l’accueil des enfants. En décembre 1998, elles étaient 520 000 à l’avoir demandée. Combien retrouveront un emploi au bout de trois ans ?

Le temps partiel est imposé aux femmes, mais les hommes sont de plus en plus concernés, surtout les jeunes. Les secteurs employant des jeunes salariés (restauration rapide, Virgin, Décathlon et autres Eurodisney) utilisent presque exclusivement des temps partiels.

D’abord les femmes, ensuite les jeunes, et bientôt tous les salariés ? L’entreprise de sidérurgie Sollac, qui affiche de solides bénéfices, vient de décider de supprimer 840 emplois, sans licenciements, en jouant sur le temps de travail : pré-retraite pour les plus de 55 ans, temps partiel imposé aux plus de 50 ans, 35 heures payées 35 pour les autres.

La loi sur les 35 heures pouvait laisser espérer une amélioration de la situation de l’ensemble des salariés. Elle a malheureusement laissé de côté la question des temps partiels, les CDD et l’intérim. Seule amélioration pour les temps partiels, la limitation à deux heures de la coupure dans la journée de travail.

Si le contenu de la loi n’est pas fortement amélioré, elle ne fera guère reculer le chômage. Mauvais signe : le gouvernement vient, coup sur coup, de renoncer à son projet initial de taxer le travail précaire et envisage de retarder la date d’application de la loi.

Seule une forte mobilisation permettra d’imposer une version définitive de la loi Aubry créatrice d’emploi et de meilleures conditions de vie et de travail.

Une loi qui s’oppose à l’annualisation et à la flexibilité, et qui limite le volume d’heures supplémentaires. Une loi qui impose la réduction de travail sans blocage ni baisse des salaires. Une loi qui fasse rempart contre le temps partiel imposé en supprimant toutes les aides patronales favorisant cette forme d’emploi. Une loi qui soit le premier pas vers le passage aux 32 heures pour toutes et tous.

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